Face à la montée des températures, de plus en plus de cultures plein champ sont confrontées à une diminution des rendements et de la qualité des fruits : feuillages brûlés en été et murissement trop rapide sans avoir développé les qualités organoleptiques attendues. Ces perturbations climatiques s’accompagnent aussi d’épisodes de grêle ou de vents destructeurs pour les cultures, de plus en plus fréquents.
À cet égard, plusieurs risques sont identifiés :
1/ Perte des qualités organoleptiques :
À cause du réchauffement climatique, les agrumes perdent de leur acidité, l’IGP est même menacée.
Sources :
- http://www.agri-mag.com/2017/06/clementines-acidite/ – Etude Olivier Pailly INRA Corse
L’ombrière permet de limiter les effets du rayonnement direct tout en laissant passer suffisamment de lumière pour permettre la photosynthèse, la configuration choisie a été validée suite à une présentation à l’INRA qui participera à une expérimentation sous et hors ombrières sur des clémentines.
2/ Perte de production due au climat :
Des épisodes de gel en début de floraison (mars) ont durement touché les productions fruitières. À cause d’un très fort ensoleillement à la fin de la floraison, la production des citrons sera très affectée en 2019.
Sources :
- Etude de la coopérative KONOBIO (en Grèce) qui alimente des marchés bio et des AMAP sur Marseille. – https://www.agroligne.com/actualites/24839-2019-2020-vers-l-effondrement-de-la-production-d-agrumes-en-mediterranee.html
« Saison après saison, nous constatons une évolution des changements climatiques, cette année notre perte de production sur les citrons sera de près de 50% »
L’ombrière crée une régulation thermique en début de floraison, elle limite le rayonnement du sol vers le ciel pendant la nuit et donc les effets de gel. En fin de floraison, lorsque le soleil est proche de son zénith, elle protège les arbres du rayonnement solaire direct très intense à cette période de l’année.
3/ Perte de production due à la grêle :
Les épisodes de grêles de plus en plus fréquents sont destructeurs pour les cultures. Jusqu’aux années 2000, la moyenne des pertes dues aux orages de grêle était de 15% de la production, ce chiffre présente une grande volatilité puisqu’il va de 0 à 100% de la production. En raison de réchauffement climatique il est en perpétuelle augmentation.
L’assurance climatique n’intervenant qu’au-delà d’un seuil de perte (en général 30%) les agriculteurs se tournent souvent vers les filets anti grêle. Pour des fruitiers, la somme des coûts est d’environ 30 k€ par hectare, pour une exploitation de 13 hectares cela représente 390 k€, soit un doublement de l’investissement pour la production.
Sources :
- Une étude gouvernementale : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/file/ONERC_Rapport_2018_Evenements_meteorologiques_extremes_et_CC_WEB.pdf
- Une étude de météo France : http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/impacts-du-changement-climatique-sur-les-phenomenes-hydrometeorologiques/changement-climatique-et-episodes-mediterraneens
Les ombrières protègent les cultures contre la grêle sans avoir besoin d’investir dans des filets ce qui représente une économie importante pour l’exploitant.
4/ Perte de production due aux insectes
Les insectes nuisibles sont responsables en moyenne de 10% de la perte de production des fruitiers. Ils sont indispensables en l’absence de produits phytosanitaires non compatibles avec une production « BIO ».
Les filets de protection sont posés avant la floraison pour les fruits auto pollinisant, par exemple le citron ou au début de la fructification pour les autres. Le coût moyen est de 50 €/arbre et 30% des filets doivent être renouvelés tous les ans. Pour notre projet cela représente un investissement de 260 k€.
Sources :
Les ombrières servent de support aux filets qui sont fournis par l’opérateur, l’entretien des arbres en est facilité et cela représente une économie importante pour l’exploitant agricole.
5/ Perte des qualités gustatives en maraîchage :
Une expérience menée dans le Drôme depuis deux ans montre que les parcelles couvertes d’ombrières en bois (2000 m2 pendant l’été sur les 6000 m2) sont plus productives (30%) en produisant plus longtemps et surtout la consommation d’eau réduite permet de garder les qualités gustatives des fruits. L’économie d’eau est > 50% car l’évaporation est moins forte sous les ombrières.
En limitant les besoins en eau, surtout pendant la phase de murissement des légumes, les qualités gustatives sont préservées.
Auteur de l’article : M. Eric MARMIROLI
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